Plusieurs sociétés du cinéma et de l’animation japonaises participent à une campagne menée par la CODA (pour Content Overseas Distribution Association ou l’association de protection des droits d’auteur des contenus média nippons à l’étranger) afin de lutter contre la diffusion illicite des contenus dont les droits leur reviennent.
Cette association compte notamment parmi ses membres Index Holdings, maison mère du studio Madhouse, les maisons d’édition Kodansha, Futabasha et Shogakukan, les sociétés de développement et d’édition de jeux vidéo Konami et Nintendo ainsi que Sony Computer Entertainment et Microsoft auxquels s’ajoutent la Sunrise, le studio Ghibli, le distributeur TOHO… En tout ce ne sont pas moins de 23 sociétés et 18 associations parmi lesquels la JVA ou encore le groupe NHK.
La contre-mesure prendra la forme d’un système automatique de recherche de contenus vidéos disponibles sur internet sans autorisation. Les administrateurs des sites hébergeant ces contenus illégaux seront ensuite contactés afin qu’ils les suppriment. L’initiative devrait commencer par la surveillance de 10 à 15 œuvres, dont « Ponyo » et « Gundam 00 », sur les principaux sites de partage chinois. Par la suite, le système augmentera le nombre de sites surveillés et inclura les autres pays.
Pour autant, il est important de préciser que la situation en Chine est atypique. Du fait de la forte régulation gouvernementale et la politique des quotas, les chinois n’ont que peu d’accès légal à l’animation japonaise pourtant plébiscitée dans le pays.
Voilà une nouvelle qui signe la fin de la tolérance du piratage des œuvres japonaises et notamment des animes. Cela advient dans un contexte de crise généralisée dans l’industrie de la japanime. En même temps, d’après la NHK, tous les mois ce sont 38 000 vidéos d’animation japonaise qui sont distribuées sans autorisation sur internet. De plus, d’après une étude de l’Association of Japanese Animations (AJA) menée en février dernier, ces contenus illégaux comptabilisent environ 69 millions de consultations par mois. Et alors que le simulcast d’animes est en train de devenir monnaie courante, on comprend cette volonté nouvelle de la part des ayants-droits japonais de contrôler la diffusion de leurs contenus sur internet. Les sociétés, semble-t-il, veuillent désormais récolter les potentiels profits manqués à cause du piratage.
Il se pose également la question si, à long terme, ce n’est pas une contre-mesure visant à stopper le fansub, une pratique qui reste illégale même lorsqu’il s’agit d’une œuvre qui n’est pas officiellement exploitée dans un pays donné.
Certes, une certaine passivité des ayant-droit japonais à défendre leurs droits, surtout avant les années 2004, a favorisé l’essor du fansub. Effectivement, la plupart des équipes ont pour éthique et règle internes de faire cesser la circulation de leur travail dès qu’un éditeur a acquis la licence de l’œuvre en question dans le pays dans lequel ils officient. Cependant, ces dernières années, le nombre de détenteurs de droits japonais mécontents des fansubbers s’est multiplié, car la circulation de versions gratuites de ces séries représente un manque à gagner pour les sociétés de distribution de plus en plus grandes.
Voici donc une affaire à suivre de très près…