Plus que jamais, Jiro Taniguchi est dans l’actualité de cette fin d’année. Porté par l’adaptation au cinéma de « Quartier lointain » (une co-production européenne avec une sortie prévue pour le 24 novembre en France), le maître japonais revient également au générique du catalogue Casterman avec un recueil d’histoires courtes, sobrement intitulé « Une anthologie ».
La sortie de l’ouvrage est prévue pour le 1er décembre. Plus de 500 pages proposées dans une édition cartonnée luxueuse, le tout au prix de 30 euros.
Notons que ce volume rassemblera deux titres de Taniguchi déjà publiés chez Casterman et deux autres histoires, inédites en français. Voici les œuvres proposées dans « Une anthologie » :
1.« Terre de rêves » – préalablement publié dans la collection Ecritures en 2005, est un recueil de cinq récits courts initialement parus au Japon à l’orée des années 90 dans Big Comic. A une exception près (« La Terre de la promesse », une aventure d’inspiration himalayenne rappelant la veine épique développée par ailleurs par Taniguchi dans « Le Sommet des dieux »), ces récits centrés sur la vie quotidienne racontent des histoires simples telles que les affectionne le mangaka : le bonheur tranquille de voir gambader autour de soi une portée de chatons, ou la subtile relation d’attachement qui s’établit entre un couple sans enfant et une nièce fugueuse. On n’est pas près d’oublier la plus touchante de ces histoires ordinaires, « Avoir un chien », chronique du lien profond qui unit un chien à ses maîtres, et qui s’achèvera sur un final bouleversant à la mort de l’animal, rongé par la maladie.
2.« L’Homme de la toundra » – a initialement paru en 2006 sous le label Sakka, dans un format qui reprenait le sens de lecture original de l’ouvrage au Japon, de droite à gauche. Le recueil, pour les besoin de cette anthologie, a été graphiquement ‘remonté’ dans le sens de lecture gauche-droite, à l’européenne, afin d’être en cohérence avec les autres histoires du livre.
La majeure partie des histoires qui composent le recueil incarnent la fibre environnementaliste de Taniguchi, depuis toujours profondément en phase avec la nature, ses rigueurs et ses beautés.
3.« La Lune finissante » – récit inédit en France. Cette histoire d’aventure et de fidélité familiale a pour décor une ville de mineurs de l’Alaska en 1899 et met en scène, sur fond de légendes inuits, la quête d’un jeune Japonais parti à la recherche d’un frère disparu. On y retrouve avec plaisir un Taniguchi très inspiré dans les scènes d’action et même, ce n’est pas si courant dans ses ouvrages, un passage érotique agréablement mené.
4.« Une lignée de cent ans » – la seconde histoire inédite de l’anthologie. Même s’il s’agit clairement d’une fiction, cette évocation du lien affectif puissant qui unit une petite fille japonaise à sa chienne au plus fort de la Seconde Guerre mondiale se rapproche de la veine plus autobiographique de Taniguchi, par l’intensité émotionnelle des sentiments qu’il dépeint et sa manière saisissante de nous suggérer que nous sommes témoins là d’expériences réellement vécues.